Des films diffusent avec complaisance des atrocités ; des tableaux célèbrent la guerre et ses soldats héroïques ; des romans avalisent les discriminations raciales. L’art, par essence, ne tue donc pas le règne de la violence. Mais l’art permet aussi la dénonciation de la guerre, des injustices et des oppressions, quand il fait place à l’héroïsme des résistants et rend leur visage aux victimes. L’art autorise à ressentir des émotions face aux horreurs, ou au contraire face au juste, au bon et au beau. Qui n’a jamais été touché au cœur par une sculpture (comme le célèbre revolver noué), un dessin sur les murs, un film, un poème, une musique… ? L’art exprime l’indicible et l’inscrit dans l’Histoire ; il participe ainsi à la mémoire collective. Un pas de plus est franchi quand il met en scène la force de la non-violence (et pas seulement avec une image d’une colombe !). Ce n’est pas un hasard si les régimes autoritaires disqualifient les œuvres d’art et censurent sévèrement les artistes.