Des films diffusent avec complaisance des atrocités ; des tableaux célèbrent la guerre et ses soldats héroïques ; des romans avalisent les discriminations raciales. L’art, par essence, ne tue donc pas le règne de la violence.
Mais l’art permet aussi la dénonciation de la guerre, des injustices et des oppressions, quand il fait place à l’héroïsme des résistants et rend leur visage aux victimes. L’art autorise à ressentir des émotions face aux horreurs, ou au contraire face au juste, au bon et au beau. Qui n’a jamais été touché au cœur par une sculpture (comme le célèbre revolver noué), un dessin sur les murs, un film, un poème, une musique… ? L’art exprime l’indicible et l’inscrit dans l’Histoire ; il participe ainsi à la mémoire collective. Un pas de plus est franchi quand il met en scène la force de la non-violence (et pas seulement avec une image d’une colombe !). Ce n’est pas un hasard si les régimes autoritaires disqualifient les œuvres d’art et censurent sévèrement les artistes.
En psychologie, la résilience désigne un processus de réparation et de restauration d’une personne, suite à un traumatisme grave. Ni soumission de la victime à ce qu’on lui a infligé, ni révolte confuse et son lot de comportements violents, la résilience peut alors s’apparenter à une démarche non-violente.
Le problème est que le mot résilience est utilisé à d’autres fins, le plus souvent avec une vision néolibérale de la société où « nul ne souffre jamais en vain » et que « quand on veut on peut »
Boris Cyrulnik, « le père de la résilience » comme l’affirment certains médias, est-il le scientifique que l’on croit Le succès éditorial de ses livres n’est-il pas à mettre en lien avec le climat compétitif ambiant où une grave difficulté personnelle proviendrait principalement d’un psychisme défaillant et non du dysfonctionnement des institutions et de la société
François Vaillant