Avec la guerre en Ukraine, ce dossier prévu de longue date rencontre une tragique actualité. L’Occident fournit tous azimuts en armement la résistance ukrainienne, après avoir vendu des armes à la Russie jusqu’en 2020. Les pays d’Europe justifient également l’augmentation de leurs dépenses militaires et ouvre une nouvelle course à l’armement, profitable à ses marchands. Pourtant, l’option de surcharger les arsenaux semble bien incapable d’offrir une garantie fiable face au risque d’embrasement (y compris nucléaire). Comment ancrer un refus collectif de la seule proposition « tuer ou être tué » qui préside à la signature de contrats d’armement ? La discussion est ouverte avec ce numéro, qui interroge les possibilités d’une reconversion des filières productrices d’armes, les zones d’ombre de leur commerce, les alternatives non-violentes aux conflits et la question du transarmement. Nous réfléchissons également aux conditions de démocratie, de justice sociale et de responsabilité citoyenne, pour mettre en oeuvre le projet de société que nous souhaitons défendre.