Extraits de l’entretien « La désobéissance civile de Cédric Herrou “incarne la conception vivante de la démocratie” », telerama.fr, 16 août 2017.
Cédric Herrou a été condamné le 8 août 2017 à 4 mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants sans-papiers. Pour le sociologue et philosophe Manuel Cervera-Marzal, l’initiative de Cédric Herrou « évoque la désobéissance civile, un principe politique indispensable du progrès et du mouvement démocratique », même s’il ne s’en revendique pas explicitement.
Cédric Herrou affirme « faire le travail de l’État » puisque « c’est le rôle d’un citoyen d’agir lorsqu’il y a défaillance de l’État ». Face à une loi de l’État jugée injuste, la désobéissance civile (Henry David Thoreau) affirme la primauté de la conscience morale. « La désobéissance civile, ce n’est pas seulement désobéir à la loi, c’est accomplir une action illégale dans un but d’intérêt général. […] Cédric Herrou ne désobéit pas pour son propre compte, il n’a rien à y gagner lui-même, il le fait en faveur d’un groupe d’individus en détresse et vulnérables. C’est donc désintéressé. Le deuxième critère pour définir un acte comme de la désobéissance civile, c’est le caractère non-violent. » (M. Cervera Marzal).
Les « désobéissants », par la médiatisation de leurs actions, tentent de convaincre l’opinion publique du bien-fondé de leur combat, pour faire pencher le rapport de forces en leur faveur et contraindre les gouvernants à faire évoluer les lois
jugées injustes.« Oui, les migrants sont une richesse pour la France, une richesse humaine, due à la diversité culturelle qu’ils amènent avec eux, mais aussi une richesse économique, eux… »
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