Ventes d’armes : des emplois créés… ou des vies détruites par la violence guerrière ?
Lors de la cérémonie des vœux du Ministère de la Défense, J.-Yves Le Drian a annoncé que la France a connu en 2016 « de nouveaux succès à l’exportation ». Elle s’installe ainsi à la « deuxième place des pays vendeurs d’armes » devant la Russie, d’après l’Observatoire des armements. Ce dernier précise, dans une étude avec Visionscarto, que la France continue à vendre des armes à des pays sous embargo international. D’ailleurs, le projet de loi visant à sanctionner la violation des embargos est toujours en attente, plus de dix ans après sa première lecture au Sénat !
Les armes ne sont pas des marchandises quelconques. Nous ne pouvons accepter qu’au nom du maintien de l’emploi, de la croissance, notre pays continue à répandre ces engins de destruction. Quand déciderons-nous d’investir les sommes équivalentes dans d’autres manières de résoudre les conflits ?
L’intervention civile de paix par exemple, mériterait d’être davantage développée. Au Soudan du Sud, Nonviolent Peaceforce intervient depuis 2011 à la demande d’organisations sud-soudanaises. Les relations créées avec les chefs locaux, le gouvernement et les forces d’opposition permettent de maintenir le dialogue et les encouragent à soutenir les initiatives de paix concrètes. Plus de 280 femmes ont été formées à mener des actions de paix. Les exemples sont déjà nombreux, même si ce moyen de régulation des conflits entre communautés est encore trop rare. Nous avons besoin de nous défendre et nous ne savons pas encore très bien le faire autrement que par les armes. Mais nous pourrions au moins décider d’apprendre !