« Nous ne sommes pas en guerre mes amis, nous sommes au travail » (Jean-François Bernardini)
La période estivale a été marquée par de nouveaux attentats en France. Ces événements suscitent de vives émotions : tristesse, incompréhension, colère, peur… sur lesquelles naviguent la plupart des médias, sans nous accompagner à les réguler ni à les dépasser. Certaines élites politiques de notre pays ne font guère mieux. Comment lutter contre l’incitation à la haine au regard de ce florilège d’expression : « avec la volonté de détruire l’ennemi », « […] Nous devons être impitoyables. […] », « Ces terroristes sans foi devront payer. Pour chacun de nos morts ».
L’urgence aujourd’hui, pour ne pas céder à la méfiance et à la peur, est peut-être de restaurer des liens sociaux, et d’œuvrer à éradiquer… les inégalités et les discriminations qui font le lit des extrémismes d’un côté comme de l’autre. L’exemple d’Israël témoigne du fait que la réponse sécuritaire n’est pas suffisante pour lutter contre le terrorisme, alors que l’état d’urgence y est en vigueur depuis 1948 : même avec un militaire à chaque coin de rue, aucune société ne peut se mettre à l’abri d’un camion ou d’un couteau utilisés avec la volonté de frapper aveuglément. Ce sont avant tout les raisons d’agir ainsi que nous sommes en responsabilité de faire disparaître.
Travailler sur les peurs, sur l’analyse des mécanismes du terrorisme et la lutte contre ses causes, est plus que jamais à l’ordre du jour de l’agenda non-violent.
Émeline Boulogne, rédactrice en chef (remplacement de Paola Caillat jusqu’au printemps 2017)