Sous surveillance
L’évolution rapide des techniques de renseignement (avec Internet, les téléphones portables, etc.) amène indéniablement le besoin de faire évoluer la loi. Cependant lorsque le gouvernement français révise la loi encadrant le renseignement, elle prend une tournure sécuritaire et liberticide. La menace du terrorisme jugée élevée sert de justification à un projet plus large.
Au cœur du problème, les boîtes noires : les fournisseurs d’accès Internet doivent installer un programme surveillant le trafic et signalant tout comportement suspect aux services des renseignements. En route vers une surveillance de masse… et donc vers la fin de la vie privée ! Or le respect de la vie privée est un principe fondamental de la démocratie.
Ce projet ouvre également la porte à la criminalisation des mouvements sociaux. Comme le signale Alain Refalo sur son blog, « la surveillance d’Internet et les écoutes téléphoniques concerneront également les mouvements citoyens qui, de façon publique et non-violente, contestent les lois discriminatoires, les lois injustes, les lois liberticides et scélérates, y compris celle sur le renseignement… »
Le 5 mai 2015, l’Assemblée nationale a adopté à une large majorité ce projet de loi malgré la mise en garde de nombreuses associations telles que La Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’homme ou encore Amnesty International et Reporters sans frontières, entre autres. La peur l’a emporté sur la raison.