La guerre est de nos jours à la fois absente et omniprésente. Absente, car nous ne connaissons plus de mobilisation générale, comme il en exista
en 1914 et 1939. Une certaine paix, toute relative, semble avoir durablement pris le dessus chez nous, grâce notamment à la construction de l’Europe
et à la chute du Mur de Berlin. Omniprésente, car la guerre hante à nouveau les esprits. Un climat belliqueux s’est installé sur la scène internationale après
les attentats du 11 septembre 2001, qui ont conduit les États-Unis de G. Bush à adopter une posture martiale.
Parallèlement, de nouvelles menaces de conflit apparaissent régulièrement. On ne parle plus de guerre, comme lorsqu’il y a deux États bien identifiés qui s’entredéchirent. Le mot « conflit » est devenu un terme fourre-tout pour désigner des formes irrégulières de guerre comme le sont le terrorisme et la guérilla. Ces formes irrégulières de la guerre ne sont pas nouvelles, elles sont attestées depuis l’Antiquité, relisons Thucydide et Tite-Live.
La guerre n’est pas seulement un phénomène militaire, tant elle évolue au cours des siècles en fonction des circonstances historiques, des clivages politiques et des mouvements sociaux. Il convient cependant de remarquer que les guerres sont d’abord le fait des hommes, que des femmes apparaissent seulement dans les révolutions, et que les actions-insurrections non-violentes, elles, attirent une parité homme-femme qui ne se dément pas.
Ce n° d’ANV s’intéresse surtout à ceux qui ont refusé de participer à la guerre, et à ceux et celles qui travaillent de nos jours à des dispositifs capables de réguler avec non-violence des conflits locaux et internationaux.