Les techniques de l’aïkido sont simples et efficaces. Y compris face à un agresseur dans la rue, mais tout cela demande un long travail en accord avec l’esprit de non-violence.
Vincent Roussel - Directeur du mensuel Non-Violence Actualité, lié au Centre de ressources sur la prévention des violences et la résolution non-violente des conflits. BP. 241, 45202 Montargis Cedex. Professeur d’aïkido.)
Une technique de défense
L’aïkido est une technique de défense, à mi-distance, contre un ou plusieurs adversaires, armés ou non. On apprend aussi à pratiquer avec des armes, le couteau (tanto), le bâton (jo) et le sabre en bois (bokken). On peut apprendre à s’en défendre à main nue mais surtout on étudie certains aspects de leur maniement, car le fondateur de l’aïkido s’est inspiré des techniques d’armes pour mettre au point les techniques à mains nues qu’il nous a livrées.
Il n’est pas possible de séparer les techniques de l’esprit de l’aïkido, tant l’intention préside à l’action. L’esprit de l’aïkido conduit à vouloir maîtriser l’adversaire sans le blesser physiquement. Une des bases de cet art est le taï-sabaki, déplacement mille fois répété lors des séances d’entraînement dans les dojos, qui permet une esquive en pivotant sur soi-même. Confronté à une attaque, la première préoccupation est d’esquiver le coup porté par l’adversaire. Ensuite l’art de l’aïkido consiste à utiliser la force de l’agresseur, « dans son inertie dynamique », pour la retourner contre lui. Il n’y a jamais de heurts violents, d’opposition de forces, ni de rupture brutale sur saisie. Il faut arriver à entrainer l’adversaire dans un vide créé par le mouvement de taï-sabaki. Lorsque la force de l’adversaire, grâce au déséqui- libre de son corps, est devenue inefficace dans son intention première agressive, il faut la guider puis projeter l’attaquant ou bien l’immobiliser par un mouvement adapté.
S’il est d’abord un art de l’esquive, l’aïkido est aussi une science du déséquilibre. Davantage qu’une grande force physique, il faut développer une sûreté de coup d’œil pour juger du moment où il faut agir et une grande précision du geste car le déséquilibre n’est obtenu efficacement que par un mouvement effectué à l’instant précis et à l’endroit précis où il doit l’être.
Un art du non-combat
André Nocquet a été un des pionniers de l’aïkido en France. De 1955 à 1958 il a pu s’entraîner au Japon sous la direction de O-Sensei Morihei Ueshiba, le fondateur de l’aïkido. Il prenait souvent deux images pour illustrer les visées des techniques de l’aïkido. Il expliquait qu’il s’agissait de conduire la force de l’adversaire à la manière du toréador conduisant la force du taureau dans des mouvements d’ esquives très souples jusqu’ à ce que le taureau, épuisé, renonce à son attaque devenue vaine. Il évoquait aussi l’image du paratonnerre qui capte l’énergie formidable du tonnerre et la guide vers la sol où elle finit par s'évanouir. Il s'agit donc d'arriver à neutraliser l'intention agressive d'un homme ou d'une femme en mettant en évidence son inutilité. Cette règle permet de comprendre à quel point le mental et le physique sont liés. L’esprit ne doit pas se lais- ser dominer par le corps. L’entraînement intensif à l’aïkido doit permettre de développer la santé du corps et de l’esprit, mais aussi de réaliser l’harmonie entre le corps et l’esprit.
En constatant que la plupart des « arts martiaux » existant visaient à détruire l’agressivité de l’adversaire en détruisant l’adversaire lui-même, maître Ueshiba faisait le constat que la base mentale de ces « arts martiaux » était la violence. André Nocquet explique qu’« il songea alors à promouvoir une philosophie de non-violence et à l’appliquer corporelle- ment, en créant un art martial dont la base mentale serait la non-violence. L’idée du maître est de détruire l’agressivité de l’adversaire en faisant sentir à celui-ci qu’elle est inutile. Les techniques physiques du maître étaient la traduction en acte de cet esprit de sauvegarde de l’adversaire, qui n’était pas pour lui passivité, mais impliquait de tout son être une action virile. Neutraliser un homme sans le blesser physiquement était son principe fondamental. Il ne faut pas anéantir l’agresseur, disait-il avec force, mais plutôt le diriger de manière à ce qu’il abandonne volontiers son esprit hostile »1. De fait Ueshiba disait « Aïkido est amour ! [...] Enveloppez l’adversaire avec votre cœur, projetez votre cœur plutôt que votre épée ! » Pour lui la non-violence était devenue supérieure à la contre-violence en cas d’attaque et il eut le très grand mérite de réaliser, dans l’aïkido, une méthode qui nous permet d’appliquer ce principe dans des techniques corporelles de self-défense.
Refuser le mimétisme de la violence
Lors d'une aggression, l'autre m'affronte et veut que je me place sur le même terrain que le sien. Il veut me boxer car il maîtrise bien la boxe et il veut m'entraîner à vouloir à mon tour le boxer. Il me combat et il entend que je le combatte de la même manière que lui, car il est bien préparé pour cela. Mais je vais refuser de coopérer avec son désir et changer de registre. Je ne serai pas boxeur avec lui quand il voudra me boxer, ni combattant de la même manière que lui. Les sports de combat mettent en scène l’affrontement de deux combattants jusqu’à ce que le plus fort physiquement,le plus rapide, le plus habile ou le plus rusé prenne le dessus. L'aïkido, c'est d'abord le refus de l'affrontement. C'est en ce sens qu'André Noquet affirme que dans l'aïkido, il y a non-combat. Il s'agit de refuser d'entrer dans ce processus d’affrontement. Les principes qui guident alors l’action sont dès lors relativement clairs : se détourner de la ligne d’attaque ; prendre, par son propre déplacement, le sens du mouvement ; veiller à garder sa propre stabilité en restant « centré » ; profiter du mouvement et de l’énergie de l’adversaire dans son attaque pour le mettre en déséquilibre ; détourner son attaque, la guider par des mouvements souvent circulaires ou en spirale ; détourner sa force jusqu’à ce qu’emportée par l’élan l’attaque s’évanouisse d’elle-même ou se retourne contre l’agresseur ; développer sa propre énergie intérieure, c’est-à-dire son propre ki.
Créer le vide
L’aïkido a emprunté au jujutsu cette idée : « Si on te tire, tu pousses, si on te pousse, tu absorbes. » Mais le mouvement, au lieu d’être linéaire, ce qui ne permettrait pas de renvoyer sa propre force à l’agresseur, est souvent circulaire, pour permettre de dévier plus facilement le mouvement de l’autre et le retourner contre lui. Le but est d’aller dans le mouvement que souhaite l’autre, celui-ci du coup est perturbé car il ne rencontre pas de résistance. Il ne doit pas y avoir opposition des deux forces, mais addition : en prenant le sens du mouvement de l’agresseur, je vais additionner ma propre force à la sienne pour la retourner ensuite contre lui. L’efficacité de l’aïkido réside dans l’impression de vide rencontrée par l’attaquant. Il ne heurte rien, ne frappe rien, mais se trouve entraîné dans un vide tourbillonnant.
Un art de défense
L'aïkido est essentiellement un art de défense, car il a bseoin de l'énergie de l'attaque pour se développer. Le pratiquant est appelé à développer la précision du déplacement, la précision dans le choix de l'instant de l'action, la précision dans la recherche de la bonne distance avec le partenaire, l’adaptation quasi-instinctive aux multiples formes d’ attaques possibles. C’ est en ce sens qu'on parle d’une recherche constante d’harmonie avec l’environnement. Vivre cette harmonie permet de percevoir les moindres dangers facteurs de déséquilibre et amène le pratiquant à rétablir l’équilibre par une réaction instinctive du corps. Il y a un lien essentiel entre l’aisance dans la pratique de l’aïkido et la paix intérieure, l’être qui permet une parfai- te communion avec l’environnement et également une parfaite maîtrise de sa propre peur devant le danger. La pratique de l'aïkido est un facteur d'équilibre intérieur dans la recherche de la maîtrise de soi.
Les formes techniques sont relativement peu nombreuses. Mais la recherche de perfection des mouvements est pratiquement infinie ; en cherchant à s’adapter à toutes les formes d’attaques possibles, à toutes les morphologies des adversaires qui peuvent se présenter, les techniques au départ peu nombreuses se diversifient en des milliers de nuances. Il y a nécessité d’une pratique assidue et régulière pour que la compréhension des techniques, après s’être ins- crite dans l’intelligence, s’ancre dans toutes les fibres du corps. La pratique de l’aïkido sur le tatami ne rend apte à faire face aux agressions de la rue qu’après bien des années d’entraînement. C’est quand le mouvement devient naturel, instantanément adapté à toute forme d’attaque que l’aïkido prend cette allure de ballet bien réglé qui étonne le spectateur néophyte tant la violence de l’attaque se trouve repoussée avec autant d’efficacité alors que si peu semble avoir été fait par le défenseur.
Des techniques inséparables d'un esprit non-violent
L'aÏkido dans son principe même est fondamentalement non-violent. Les techniques, pratiquées à un bon niveau, deviennent redoutables et on peut très bien concevoir que des violents s’en emparent. Il leur deviendrait alors très faci- le de casser poignet, bras ou nuque des infortunés qui s’en prendraient à eux. Mais, on le sait, la non-violence ne se réduit pas à des techniques. Elle est d’abord rébellion contre l’injustice ou nécessité de se défendre soi-même contre une injustice ou une agression. La non-violence est d’abord une mobilisation contre une injustice, des oppressions, une dysharmonie dans les rapports sociaux en vue de rétablir l’harmonie, en prenant le parti des opprimés jusqu’à ce que justice soit établie. En second lieu, la non-violence nécessite une visée de réconciliation pour donner à son action des débou chés qui ne soient pas sources de nouvelles injustices. Dans le combat, il nous faut constamment garder à l’esprit le but qui est de rétablir l’harmonie (Aï) c’est-à-dire d’arriver à recréer des liens pacifiés entre les protagonistes. À chaque instant de l’action, il faut conserver toutes ses chances à la possibilité de retrouver demain une bonne entente avec l’ ennemi d’ aujourd'hui. C’ est dans cet esprit que prennent sens les techniques utilisées par la non-violence comme moyens ajustés aux fins poursuivies. L’aïkido développe des techniques d’ autodéfense parfaitement compatibles avec cette nécessité de se défendre contre une agression et cette visée de réconciliation. S’il n’obtient pas la pacification de la relation, il permet au moins de neutraliser très rapidement l’agresseur sans le blesser. Les techniques que maître Ueshiba a mises au point sont vraiment destinées à respecter l’intégrité physique de l’autre, à le maîtriser sans le blesser, soit pour le dissuader de vous attaquer, soit pour arrêter son agressivité vis à vis de vous.
André Protin affirme que « par le respect de la vie qu’il entend enseigner à ses adeptes, l’aïkido recommande de se protéger, de se défendre efficacement lorsqu’ ils sont attaqués. Mais ils doivent faire en sorte de respecter la personne physique de leur agresseur et éviter, autant que faire se peut, de blesser leur adversaire. Les circonstances qui les placent en situation de légitime défense ne les autorisent pas pour cela à détruire l’agresseur dans la mesure où ils disposent des. moyens techniques et de la compétence nécessaire pour agir autrement. » 2. Ainsi l’aïkido requiert une habileté corporelle qui résulte d’une pratique intensive dans les dojos, mais également une intention morale qui conduit à pratiquer la non-violence.
Renoncer à l'esprit de domination
L'aïkido est né à l'instant précis où Morihei Ueshiba eut cette illumination qui luii faisait dire : « Le désir de victoire aveugle. [...] Il faut devenir amour, être soi-même l’Univers. La source du Budo est amour divin et compassion universelle. » Pour lui, une pratique, mue par le désir de vaincre et de dominer l’autre est une illusion. Maîtriser cette volonté de s’affranchir du désir de dominer l’autre est une recherche difficile à mettre en œuvre, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans un dojo qui est pourtant un lieu d’expérimentation. Il faut persévérer dans cette voie qui doit conduire à la sagesse de la non-violence.
Massino di Villadorata est ceinture noire sixième Dan d’aïkido. Il a également une formation de psychologue et a été l’un des premiers acupuncteurs reconnus officiellement au Québec. Il fait remarquer judicieusement l’effet pervers de cet esprit de domination : « On peut dominer un adversaire, mais si on n’épuise pas son agressivité, un effort continu est nécessaire pour maintenir cette domination. Détruire l’adversaire n’est pas une solution plus efficace puisque cette action a pour effet de créer de nouveaux ennemis qui, tôt ou tard, profiteront d’un instant de faiblesse pour nous détruire. » C’est probablement la conclusion qu’a dû tirer Morihei Ueshiba en observant le comportement de Sokaku Takeda, le maître qui lui enseigna les techniques qu’il adapta pour en faire les techniques de l’aïkido. C’est ce comportement marqué par l’obsession de la menace permanente qui l’amena à prendre ses distances avec ce maître. Massino di Villadorata, d’ajouter : « L’aïkido propose une autre solution visant à rétablir un état d’harmonie (aï). L’apprentissage technique s’applique dans un contexte codifié et ne permet pas à lui seul d’affronter l’imprévu. Il permet cependant de développer un état d’esprit qui permette d’utiliser l’énergie vitale qui circule dans notre corps et que l’on appelle le ki. Bien connue des acupuncteurs, cette énergie harmonise les fonctions des organes et elle nourrit l'esprit.»3
Le refus de rechercher la domination sur l’adversaire est au cœur de l’aïkido. Dès lors la longue pratique technique et psychologique, visant à parfaire la maîtrise de soi, n’est plus tournée vers la destruction de l’autre mais vers l’anticipation de ses attaques.
L'aïkido, une voie qui exclut toute compétition
Ce refus de tout esprit de domination ne peut s'accomoder avec l'olympisme ou l'esprit de compétition qui, par essence, cherche à mesurer le seul savoir-faire techique en encourageant la puissance combative au bout de laquelle il doit y avoir un vainqueur et des vaincus.
0n peut reconnaître bien des vertus au sport de compéti-tion mais l’esprit de compétition a ses revers. Michel Piédoue, écrivain, peintre et graphiste, qui pratique et enseigne l’aïkido depuis plus de trente ans, affirme que l’aïkido n’a rien d’un sport de compétition et il avertit : « La perfection ne peut se construire au détriment d’un adversaire. Ce qui nous renverrait aussitôt dans l’impasse de la compétition où challengers et public définissent seuls notre valeur. La compétition ferme les portes du monde. Elle isole le combattant. De ses combats, celui-ci ne garde rien. Sitôt acquise, la gloire s’envole. Il lui faut un nouvel adversaire, un nouveau public, d’autres témoins, d’autres juges. Il ne peut se passer d’eux et finit par ressembler à ces artistes essoufflés qui refusent malgré tout de quitter une scène qui, en définitive, ne leur aura rien laissé. » 4 Si la compétition a quelque chose d’exaltant, elle est aussi source de frustrations. Michel Piédoue remarque justement qu’elle est liée à l’attente des autres et, d’une certaine manière, elle dépossède le sportif de son acte. Il donne son énergie en échange d’autre chose : honneur, argent ou sentiment d’être hors du commun. Le goût du jeu se perd dans cette exigence de victoire pour permettre à des supporters de vivre leur besoin de vaincre à travers lui. Dans la compétition sportive, on exalte la volonté de vaincre un adversaire en restant dans les limites codifiées d’un sport de combat.
L'aïkido, pour rester fidèle à l'esprit de son fondateur, ne saurait devenir un sport de compétition. Il ne peut opérer qu’à partir d’une énergie d’agression, dans une situation où un autre attaque. Si l’adversaire cesse d’attaquer, l’aïkido ne peut plus rien contre lui. Vouloir faire de l’aïkido un sport de combat pour la compétition, c’est nécessairement en codifier la pratique et c’est mettre fin à cette recherche infinie d’harmonisation avec « l’énergie vitale (le ki) qui est la force de création de l'Univers ».
Albert Jacquard a un jugement sans appel sur l'esprit de compétition qui s'est développé dans nos sociétés : « En prenant la compétition comme moteur, notre société s'appauvrit dramatiquement [...]. Dès la sixième on apprend aux enfants à se comparer à leurs voisins et surtout à courir plus vite qu’eux. Si j’étais ministre de l’éducation nationale, je commencerais par interdire qu’on mentionne la date de naissance des élèves sur les carnets scolaires parce que la notion de “retard” ou “d’avance” est totalement absurde. Pourquoi faudrait-il donc que tous les enfants développent mêmes compétences exactement au même âge ? La compétition règne partout à l’école, et la sélection ne se fait pas d’abord sur l’intelligence des jeunes, leur créativité, mais sur leur capacité à s’adapter encore et toujours à ce qu’on leur dit. Le “bon élève, c’est celui qui apprend le programme, qui sait le réciter”, quitte à ne pas y comprendre grand chose. En fait l'écoleà la française sélectionne les conformistes. » 5
L’aïkido face à une agression
Massimo N. Di Villadorata a une formation de psychologue. Il souligne d’emblée que « l’aïkido est un art martial qui enseigne comment résoudre des situations conflictuelles de façon non-violente ». Plutôt que d’opposer la force à la force, on apprend à esquiver l’attaque, à déséquilibrer l’adversaire de manière à le contrôler sans le blesser et à rétablir l’harmonie en décourageant la violence de l’agresseur. Mais, au préalable, il est souhaitable d’éviter l’affrontement, et pour y aider, il faut se libérer de sa propre agressivité qui « agit comme un aimant en attirant l'agression, de l'extérieur », et « si on arrive à épuiser l'agressivité émotionnelle qui précède toujours l’agressivité physique, il est possible de résoudre un conflit sans avoir recours à la violence » 6. L'aïkido enseigne ainsi une stratégie qui s'applique autant dans les conflits d'ordre physique qu'émotionnel.
Tous les sports de combat n’ont pas une approche non-violente, et les motivations de certains pratiquants sont parfois douteuses. Cependant, la maîtrise d’un art de combat peut être un moyen pour conjurer ses peurs et affronter les agressions éventuelles. La démarche non-violente suppose de savoir se préparer à des situations d’agression de rue et la préparation peut inclure l’apprentissage de l’aïkido, ce qui permet de faire grandir la confiance en soi, donne une meilleure maîtrise de ses émotions de peur ou de colère et, accessoirement, donne des techniques de défense vigoureuse pour le cas où l’agression physique se déclencherait. Mais bien avant cela, il y a beaucoup de possibilités pour désamorcer les processus de violence, par des techniques qu’on aurait avantage à tester dans des jeux de rôles. Même la fuite quand elle est possible est une technique qu’il nous faut utiliser. S’il y a une possibilité de fuite, la loi juge illégitime d’utiliser son art martial dans un but destructeur pour se défendre. Il me semble qu’il y a beaucoup de situations avec risque d’agression où les gens qui risquent d’en être victimes trouvent par eux-mêmes des moyens de se protéger. Il n’en reste pas moins vrai qu’un véritable apprentissage théorique et pratique sur les mécanismes des conflits et la manière de les gérer est aujourd’hui indispensable dès l’école. L’aïkido pourrait y trouver toute sa place.
1) André Nocquet, discours lors d’un stage d’aïkido au stade Pierre-de-Coubertin en janvier 1988.
2) André Protin, Aïkido, un art martial, une autre manière d’être, éditions Dangles, 1984.
3) Massimo N. Di Villadorata, L’esprit de l’aïkido, Éd. de l’Homme, 1998. 4) Michel Piédoue, Aikido et violence, l’énergie libérée, Éd. Chiron, 1996.
5) Extrait d’un entretien paru dans La Croix en novembre 1995, et repris dans L’enfant et la Vie, juillet 1997.
6) Ibid.