Entre violence, lâcheté et non-violence

Auteur

Jean-Marie Muller

Année de publication

2014

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Ce que Gandhi a montré, non seulement par la parole mais aussi par l’action, c’est que, si la violence peut être préférable
à la lâcheté, la non-violence est toujours préférable à la violence. La non-violence est une attitude plus courageuse que la violence.

Jean-Marie MULLER, Écrivain et philosophe. Porte-parole national du Mouvement pour une alternative non-violente (Man). Dernier ouvrage paru : Dictionnaire de la non-violence, Gordes, Le Relié Poche.

Notre culture est dominée par l’idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable. Les mots de notre langue sont perçus à travers le prisme déformant de cette idéologie. La signification des mots est dénotée et connotée par cette idéologie. C’est ainsi que le mot courage est ombré de violence. L’opinion associe la vertu de courage à l’attitude de celui qui est prêt à prendre les risques de la violence pour résister à l’injustice et faire prévaloir la justice. Les exploits du héros proposé à notre admiration, qu’il appartienne à l’histoire ou à la légende, sont presque toujours des actions de violence.

Le courage du guerrier

Selon Aristote — et pour toute la tradition philosophique occidentale — le courage est la vertu de l’homme fort qui est capable de surmonter sa peur face aux dangers. « Évidemment, écrit-il dans l’Éthique à Nicomaque, nous redoutons les dangers et, pour parler en général, ce qui nous fait peur, ce sont les maux 1. » Mais l’homme doit maîtriser sa peur en faisant preuve de courage : « La caractéristique du courage, précise-t-il, est bien d’endurer avec constance ce qui est ou paraît effrayant à l’homme, pour la raison qu’il est bien d’af- fronter le danger et honteux de l’éviter 2. » Or, le plus effrayant des maux, « c’est la mort, qui est le terme final au-delà duquel il n’y a plus, semble-t-il, ni bien, ni mal 3 ». Aristote se demande alors dans quelles circonstances l’homme fait preuve de courage et l’exemple qu’il privilégie entre tous, c’est la guerre. Ainsi, l’homme courageux se manifeste-t-il principalement « dans la mort qu’on trouve à la guerre, au milieu des périls les plus grands et les plus glorieux 4 ». Aristote n’en veut pour preuve que les honneurs décernés partout au courage militaire. Il conclut : « Ainsi peut-on légitimement déclarer coura- geux l’homme qui se montre sans peur en face d’une belle mort et devant les dangers soudains, susceptibles d’entraîner la mort ; ceux-là se rencontrent tout particulièrement dans la guerre 5. » Et lorsqu’il affirme que « la loi prescrit à chacun de se comporter en homme courageux », c’est encore à l’exemple de la guerre qu’il se réfère. Ainsi la loi fait obligation au soldat « de ne pas quitter sa place au combat, de ne pas fuir, de ne pas abandonner ses armes 6 ». Quant à l’homme qui « ressent une peur excessive » face aux dangers, c’est un « lâche 7 ».

Déjà, pour Platon, le courage était une vertu essentiellement guerrière. Dans La République, Socrate s’adresse à Adimante en ces termes : « Qui dirait qu’une cité est lâche ou courageuse eu égard à autre chose qu’à cette partie qui fait la guerre et porte les armes pour elle ? » Et Adimante lui répond : « Personne ne le dirait eu égard à autre chose 8. » Bien des siècles plus tard, par la voix de Zarathoustra, Nietzsche affirmera également la prédominance du courage guerrier sur toutes les autres vertus : « La guerre et le courage ont fait plus de grandes choses que l’amour du prochain 9. » Terrible Nietzsche ! Ainsi, depuis toujours, nous sommes habitués à penser que l’homme courageux est celui qui surmonte sa peur pour prendre le risque de mourir en recourant à la violence pour la défense d’une cause juste. D’un homme qui fait preuve de courage face aux dangers, on dit qu’il s’aguerrit, c’est-à-dire, précisément, qu’il devient capable d’affronter les risques de la guerre en surmontant sa peur.

Choisir la violence par peur d’être lâche

Le philosophe Alain est peut-être celui qui porta sur la Première Guerre mondiale le regard le plus lucide. Pourquoi, se demande-t-il, l’homme quitte-t-il son foyer pour aller prendre le risque de tuer et de se faire tuer dans une guerre fratricide absurde ? C’est, répond-t-il, pour se prouver à lui-même et aux autres qu’il n’est pas un lâche. Selon lui, « le ressort des guerres, c’est l’honneur 10. » Et « la tragédie de l’honneur outragé tient toujours en ce monologue : “Je passe pour un lâche ; c’est ce que je ne puis supporter” ; ce qui amène aussitôt cette suite : “Je suis lâche si je ne choisis pas le parti le plus dangereux” 11. » L’honneur commande le courage et « c’est devant la poin- te de l’épée que le courage se prouve 12. » Certes, l’homme a peur d’aller à la guerre. Mais c’est précisément pour cela que sa raison lui demande d’y aller. Car « la raison n’est rien si elle n’est portée par le courage. Tout l’homme est en péril par la peur ; et il faut vaincre la peur. Et voilà toute la guerre 13. » Selon Alain, la guerre est l’anéantissement de toute morale et il déteste les moralistes qui en font l’éloge en exploitant honteusement le courage de ceux qui la font. Cette guerre fut faite par « hommes qui se juraient à eux-mêmes d’être braves, et qui tenaient leur serment. Par là, tous les braves, dans tous les camps, furent frères d’armes, et couvrirent d’un même mépris les moralistes aboyeurs. D’où une belle paix pourrait suivre, si les morts revenaient 14. » Mais, jamais, les morts ne reviennent de la guerre.

Ainsi, dans les traditions culturelles dont nous sommes les héritiers, le courage est célébré comme la vertu du guerrier qui fait preuve de bravoure et de vaillance face aux dangers. La guerre est considérée comme le moment où le citoyen, renonçant à ses intérêts particuliers, accomplit son être moral et spirituel en ayant le courage de risquer sa vie pour servir l’intérêt général. En parallèle à cet éloge du héros guerrier, s’est développée une rhétorique qui honore pareillement le héros révolutionnaire. Depuis des siècles, les sociétés cultivent, honorent et sacralisent la violence comme la vertu de l’homme fort qui a le courage de prendre les plus grands risques pour défendre son honneur et sa liberté, ainsi que ceux de sa communauté. Ce conditionnement social et idéologique assure, de génération en génération, la reproduction de comportements de sou- mission et d’obéissance aux ordres des pouvoirs qui commandent de tuer pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de la communauté.

Tant que la violence apparaîtra comme la vertu de l’homme fort qui a le courage de prendre les plus grands risques pour lutter contre l’injustice et défendre la liberté, la non-violence sera considérée comme la faiblesse de l’homme lâche qui se résigne à subir le joug des oppresseurs et pactise par avance avec les agresseurs. Or, précisément, ce que Gandhi a montré, non seulement par la parole mais aussi par l’action, c’est que, si la violence peut être préférable à la lâcheté, la non-violence est toujours préférable à la violence. La non-violence est une attitude plus courageuse que la violence. « Je crois vraiment, affirme-t-il en 1920, que là où il n’y a que le choix entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence. [...] C’est pourquoi je préconise à ceux qui croient à la violence d’apprendre le maniement des armes. Je préférerais que l’Inde eût recours aux armes pour défendre son honneur plutôt que de la voir, par lâcheté, devenir ou rester l’impuissant témoin de son propre déshonneur. Mais je crois que la non-violence est infiniment supérieure à la violen- ce, que le pardon est plus humain que le châtiment. [...] La non-violence est la loi de l’espèce humaine comme la vio- lence est celle de la brute. L’esprit est assoupi chez la brute et celle-ci ne connaît d’autre loi que la force physique. La dignité de l’homme réclame de lui l’obéissance à une loi supérieure, à la puissance de l’esprit 15. » Le véritable courage de l’homme fort, c’est de résister au mal et de combattre l’injustice en prenant le risque de mourir pour ne pas tuer, plutôt que celui de tuer pour ne pas mourir. Le plus grand courage, c’est de résister au mal en refusant d’imiter le méchant.

L’apport décisif de Gandhi

L’apport décisif de Gandhi est de nous délivrer du choix bipolaire, imposé par l’idéologie dominante, où nous n’aurions le choix qu’entre la lâcheté et la violence. Cette idéologie exerce un véritable chantage sur nos consciences : si nous n’acceptons pas d’être violents, c’est que nous sommes des lâches. Dès lors, nous choisirons la violence pour ne pas être lâches. Gandhi nous ouvre une troisième possibili- té en nous proposant de choisir entre la violence, la lâcheté et la non-violence.

Ne nous méprenons pas sur le sens de son propos. On a souvent voulu faire dire à Gandhi ce qu’il ne dit pas. Son intention n’est pas de nous conseiller de choisir la violence pour ne pas être lâche. Il nous conseille de choisir la non-violence pour n’être ni violent ni lâche. En définitive, il ne conseille pas aux lâches d’être violents, il conseille aux lâches et aux violents d’être non-violents. Certes, les propos de Gandhi induisent que celui qui choisit la violence peut être courageux. Mais le violent peut aussi être un lâche. Et il l’est souvent. On dit parfois que le courage peut se mettre au service du mal comme du bien. En réalité, il n’y a pas de courage à faire le mal. Tout bien considéré, il faut tenir que le méchant n’est pas courageux, quels que soient les risques qu’il peut prendre pour parvenir à ses fins. Il faut tenir que le choix de la violence au service du mal s’apparente à la lâcheté et non au courage. Mais il reste vrai que celui qui surmonte sa peur en risquant sa vie pour combattre l’injustice, fut-ce par les moyens de la violen- ce, est en effet courageux. Cependant, Gandhi se garde bien d’affirmer que la violence, même si elle sert une fin juste, devient un moyen juste. S’adressant à un interlocuteur qui affirme que tous les moyens sont bons, y compris ceux de la violence, pour atteindre une fin juste, Gandhi affirme : « Vous faites une grande erreur en croyant qu’il n’y a pas de rapport entre les moyens et la fin. [...] Votre raisonnement est le même que celui qui consisterait à dire que nous pouvons obtenir une rose en plantant une mauvaise herbe. [...] Les moyens peuvent être comparés à une graine et la fin à un arbre; et il existe le même rapport intangible entre les moyens et la fin qu’entre la graine et l’arbre 16. » La violence, assure-t-il, est la loi de la brutalité. Même lorsqu’elle apparaît nécessaire, elle n’en devient pas pour autant légitime.

La non-violence exige pareillement de surmonter toute peur. « Tandis qu’il n’y a aucun espoir de voir un lâche devenir non- violent, affirme Gandhi, cet espoir n’est pas interdit à un homme violent 17. » Gandhi place « l’intrépidité » au premier rang des vertus de l’homme fort. tre intrépide, selon la signi- fication étymologique de ce mot (du latin in, préfixe négatif, et trepidere, trembler), c’est ne pas trembler devant le danger, c’est-à-dire non pas de ne pas connaître la peur, mais de la surmonter. « Les braves, écrit Gandhi, sont ceux qui sont armés de l’intrépidité, non pas de l’épée, du fusil ou d’une arme semblable. Seuls ceux qui sont possédés par la peur prennent de telles armes. L’intrépidité implique qu’on se soit libéré de toute peur 18. »

Ne disons pas trop vite que la non-violence est une meilleure « solution » que la violence. Car, en de très nombreuses circonstances, la violence n’est pas une solution. Elle resserre le nœud du conflit, elle ne le dénoue pas. Bien souvent, le choix de la violence ne peut être conseillé à ceux-là mêmes qui refusent d’être lâches et qui, par ailleurs, ignorent tout de la non-violence. Bien souvent, le réalisme oblige à reconnaître que la violence est inappropriée, inefficace, contre-productive, littérale- ment infaisable. Elle peut être véritablement suicidaire. Dès lors, la violence n’est pas un « moindre mal », mais le pire des maux. Elle ne fait qu’accroître le mal et le malheur. Elle aggrave la tragédie. La violence n’est pas alors la solution, mais elle est le problème. Ce ne sera donc pas être lâche de la refuser, mais faire preuve de sagesse et de responsabilité. Pour autant, il ne s’agira pas de se résigner. Il faudra s’efforcer de résoudre le problème de la violence. Et seule la non-violence peut nous permettre d’y parvenir. Mais il serait illusoire de prétendre que la non-violence offre toujours une solution. Il arrive que nous puissions nous trouver face à l’irréparable. Cependant, là encore, la non-violence offre les plus grandes chances de sauvegarder l’avenir.

Le conseil imprudent de Gandhi

Àvrai dire, le conseil que Gandhi donne aux Indiens de choisir la violence plutôt que la lâcheté est très impru- dent. Si on prend le soin de lire tout le texte de l’article de Young India où il donne ce conseil, on s’aperçoit que Gandhi ne croit pas à l’efficacité de la violence pour affronter « les mitrailleuses, les chars et les avions » de l’occupant. Pour sa part, il propose à ses compatriotes d’expérimenter la « non-coopération pacifique », même à ceux qui se sont mis à « l’école de la violence » pour apprendre « la doctrine de l’épée ». « Il n’est point néces- saire, affirme-t-il, que l’Inde s’entraîne au maniement des armes pour qu’elle ait conscience de sa force. » Si les Indiens ne s’engagent pas en grand nombre dans la résis- tance non-violente qu’il propose, elle échouera nécessai- rement. Seule l’union fait la force. « Le peuple uni ne sera jamais vaincu. » S’il est désuni, il subira la défaite. « Alors, prévient Gandhi, viendra le temps d’un réel danger. » Car les Indiens choisiront la violence pour l’honneur. Précisément pour ne pas être lâches. « Les hommes au grand cœur, écrit-il, qui sont incapables de supporter plus longtemps l’humiliation nationale voudront assouvir leur colère. Ils prendront goût à la violence. Si je ne me trompe, ils périront sans s’être délivrés eux-mêmes du mal et sans avoir non plus délivré leur pays. » Ainsi, aux dires mêmes de Gandhi, son conseil de choisir la violence plu- tôt que la lâcheté est dépourvu de toute pertinence, dès lors que la violence est dépourvue de toute faisabilité.

Pourtant, il ajoute : « Si l’Inde adopte la doctrine de l’épée, elle pourra obtenir une victoire momentanée. » Mais, cette concession à l’école de la violence, n’est-elle pas une complaisance ? Ne se contredit-il pas en écrivant cela, même s’il laisse entendre clairement que cette victoire des armes serait une défaite morale et qu’il « cesserait d’être fier de l’Inde » ? En réalité, cette « victoire momentanée » est elle-même des plus improbables. Certes, les Britanniques sont fort peu nombreux face aux millions d’Indiens. Mais on ne peut guère douter que le colonisateur saura recruter et armer suffisamment de mercenaires au sein même du peuple indien pour briser toute résistance armée. C’est précisément ce qui arrivera en 1942, lorsque Gandhi voulut défier une nouvelle fois l’empire britannique en demandant aux Anglais de quitter l’Inde immédiatement : Quit India ! Cette fois, le vice-roi, tirant l’enseignement de la campagne de la « marche du sel » de 1930, emprisonna aussitôt Gandhi, avant même qu’il ait le temps de donner aux Indiens des consignes précises pour organiser un mouvement de désobéissance civile. Dans la semaine qui suivit l’arres- tation de leur leader, les Indiens voulurent détruire tout ce qui symbolisait à leurs yeux le pouvoir de l’occupant. 150 commissariats de police furent attaqués, 500 bureaux de poste et 200 gares furent détruits. À la fin de 1942, 60 000 personnes sont emprisonnées et la rébellion est entièrement brisée. Heureusement qu’en 1945, contre toute attente, les travaillistes britanniques gagnent les élections législatives. Clement Attlee devient Premier ministre et décide d’accorder à l’Inde son indépendance. La victoire des Indiens n’est pas militaire, mais politique. En ce sens, elle était essentiellement redevable à Gandhi. Si Winston Churchill avait gagné les élections, il n’aurait certainement pas manqué de s’opposer de toutes ses forces à ce qu’il considérait comme « la liquidation de l’empire britannique ». Mais, comme l’avait prévu Gandhi, les Indiens avaient « pris goût à la violence » et des émeutes et des massacres survinrent un peu partout en Inde 19. Ce n’était ni la défaite de Gandhi, ni celle de la non-violence, mais celle des Indiens. Le 30 janvier 1948, Gandhi est assassiné par un intégriste hindouiste qui lui reproche d’avoir manifesté par trop de complaisance envers les musulmans.

Rendre la non-violence possible

Surtout, ce que nous devons retenir du conseil de Gandhi, c’est qu’il nous appartient de « nous efforcer de devenir tels que nous puissions être non-violents », pour reprendre une expression de Simone Weil. Si nous ne nous sommes pas préparés à mettre en œuvre les moyens de la non-violence pour résoudre pacifiquement les conflits, nous n’aurons toujours que le choix de la violence pour ne pas être lâches. (Au demeurant, ne nous y trompons pas, nous ferons souvent le choix de la lâcheté...) Si nous faisons le choix de la violence, nous le ferons avec bonne conscience, en nous persuadant que nous sommes courageux. En réalité, nous avons certai- nement déjà été lâches en ignorant délibérément les possibilités offertes par l’action non-violente. La grande trahison des clercs, qu’ils soient laïcs ou religieux, c’est d’avoir construit des doctrines de la violence légitime et de la guerre juste dans l’ignorance des possibilités offertes par la non-violence.

Notre conclusion veut rester humble et modeste. Nous devrions tous être d’accord pour dire que la non-violence est préférable lorsqu’elle est possible. Et si la non-violence est préférable, alors il nous appartient de la rendre possible. I

1) Aristote, Éthique à Nicomaque, livre III, chapitre VI.

2) Ibid., livre III, chapitre IX.

3) Ibid.
4) Ibid., livre III, chapitre VI.
5) Ibid.
6) Ibid., livre V, chapitre I.
7) Ibid., livre III, chapitre VII.
8) Platon, République, livre IV, 429a.

9) Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 1963, p. 59.

10) Alain, Mars ou la guerre jugée, Paris, Gallimard, 1936, p. 57. 11) Ibid., p. 54.
12) Ibid., p. 59.
13) Alain, Échec de la force, Paris, Gallimard, 1939, p. 74.

14) Alain, Convulsions de la force, Paris, Gallimard, 1939, pp. 104-105.

15) Gandhi, The Collected Works of Mahatma Gandhi, Ahmedabad, The Publications Division, Ministry of Information and Broadcasting, Government of India, 1965, Vol. 18,
pp. 132-133.

16) Gandhi, Hind Swaraj or Indian Home Rule, Ahmedabad, Navajivan Publishing House, 1938, p. 71.

17) Gandhi, Tous les hommes sont frères, vie et pensées du Mahatma Gandhi, trad. Guy Vogelweith, Paris, Gallimard, col. Folio-essais, 1992, p. 178.

18) Gandhi, The Collected Works, op. cit., vol. 44, pp. 114-115.

19) Cf. mon article « Quit India ! », dans Gandhi, artisan de la non-violence.


Article écrit par Jean-Marie Muller.

Article paru dans le numéro 145 d’Alternatives non-violentes.